Rencontre avec Fabrice Bidault, responsable de l’atelier.
La rédaction : Que représente Marigaux pour les musiciens ?
Fabrice Bidault : La relation entre Marigaux, facteur d’instruments, et les musiciens est très forte. Aujourd’hui, sur le plan mondial, nous sommes l’un des leaders au niveau des instruments professionnels et nous exportons 95% de notre production, en Europe, en Asie et
en Amérique.
Ce sont des instruments haut de gamme destinés uniquement aux musiciens professionnels ?
F.B : Il est vrai que nous fabriquons des hautbois de grande qualité dont le coût peut dépasser les 10 000 € selon le modèle. Il faut d’ailleurs attendre plusieurs mois entre la commande et la livraison.
Qu’est-ce qui caractérise le son des hautbois Marigaux ?
F.B : Tous nos instruments sont fabriqués en ébène. C’est un bois qui nous permet de concevoir un instrument doté d’une colonne d’air bien spécifique. Le son pour les musiciens est comme la quête du Graal. Avec nos instruments, ils espèrent s’en approcher.
Comment a évolué l’entreprise ?
F.B : Marigaux a toujours innové. Je suis arrivé il y a 7 ans pour moderniser l’entreprise notamment avec l’utilisation de machines numériques de très grande précision. Les 38 salariés de l’entreprise sont polyvalents. Ils interviennent dans les différentes étapes de la fabrication, du dégrossissage en passant par le tournage, le moulage des clés jusqu’au finissage. Seul l’accordage, l’ultime étape, se déroule à Paris.
Quelles sont les qualifications requises pour travailler chez Marigaux ?
F.B : Il existe une école de lutherie au Mans. Mais une grande partie du personnel travaille ici de père en fils et habite à proximité. Tous sont très expérimentés et la plupart passionnés de musique.
Les musiciens viennent-ils vous voir avec des demandes particulières ?
F.B : C’est très exceptionnel, mais il nous est déjà arrivé de fabriquer un hautbois dans un morceau de bois qu’une personne nous avait fourni pour des raisons sentimentales.
