Alsacien d’origine, marié et père de deux enfants, c’est un officier supérieur particulièrement « heureux » de retrouver la base aérienne d’Évreux : « Commander la BA 105 était mon choix. C’est ici que j’ai fait mes débuts comme jeune lieutenant à bord des fameux Transall », confirme devant la presse celui qui succède au colonel Solène Le Floch, première femme à avoir commandé la BA 105.
Christophe Piubeni a pris le commandement de la base fin août dernier après un brillant et riche parcours au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Tour à tour pilote, chef pilote, examinateur, puis instructeur sur Airbus A 400 M… son CV fait aussi escale à l’étranger (il s’est posé à Beyrouth en 2006 ou encore à Gao au Mali avec à bord l’ancien ministre des Armées Jean-Yves Le Drian), mais aussi en Angleterre après son entrée à l’École de Guerre et aux États-Unis au sein du célèbre MIT (Massachusetts Institut of Technology) où il a exploré pendant trois ans toutes les ressources de l’intelligence artificielle. Sa formation a également débouché sur un master en Relations internationales.
Une « nouvelle » base
« La base d’Évreux a beaucoup changé depuis mes débuts où elle était essentiellement une base d’avions de transport pour des missions tactiques et logistiques. »
La base militaire ébroïcienne abrite aujourd’hui d’autres missions et activités, notamment des missions de surveillance et de reconnaissance, de gestion des réseaux de télécommunications nécessaires à la conduite des opérations, la police du ciel – avec ses Mirage et Rafale en alerte permanente pour assurer la sécurité aérienne ; l’Airbus présidentiel, mais aussi l’escadron de transport aérien tactique franco-allemand créé en 2021 : « Cet escadron est un projet phare de coopération militaire européenne qui atteindra sa pleine capacité au printemps 2024. Sept avions ont déjà été livrés sur les 10 prévus. »
L’escadron mobilisera 260 aviateurs, autant de Français que d’Allemands.
En 2024 toujours, la BA 105 accueillera l’ensemble de la flotte des Hercules C 130 de l’Armée de l’air et de l’Espace, des quadri-propulseurs de fabrication américaine : « C’est un clin d’œil de l’histoire, car c’est sur la base 105 d’Évreux que s’est posé le premier C 130 de l’armée de l’air américaine » du temps où la base arborait le drapeau américain.
Concernant les avions toujours, la base a définitivement fait ses adieux aux Transall, « tous partis à Châteaudun pour y être désassemblés ».
En 2026, la BA 105 accrochera une nouvelle corde à son arc en accueillant un escadron aérien de recueil de renseignements et de surveillance électromagnétique ; autant d’actualités qui confortent la base aérienne d’Évreux-Fauville comme acteur majeur de la défense aérienne française, sachant aussi qu’elle est Base de Défense.
Investissements et renfort en effectif
Autres éléments qui confortent son activité, la base aérienne bénéficiera de 158 millions d’euros d’investissement, dans le cadre de la Loi de programmation militaire 2024-2030, et accueillera 250 personnels supplémentaires.
Outre ses fonctions de commandant de la BA 105 et de la base de Défense dont l’aire géographique s’étend bien au-delà de l’Eure, Christophe Piubeni est aussi Délégué militaire départemental, et, en tant que tel, conseiller militaire du préfet de l’Eure.
« La BA 105 est bien intégrée dans son écosystème local », constate le commandant qui veut, comme ses prédécesseurs, entretenir le lien Armées/Nation ; lien qui s’est traduit encore récemment par l’ouverture de la Base aérienne au public lors des Journées du Patrimoine. En termes de calendrier, 2024 avec les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié et de la Libération de la Normandie sera une année où la BA 105 pourra interagir avec notre territoire et se faire toujours mieux connaître.
La BA 105 en chiffres :
- Personnels civils et militaires : 2 450 et 2 800 comme base de Défense.
- Une surface de 720 hectares
- 14 km pour en faire le tour
- Une piste de 3 000 mètres, la plus longue au nord de la Loire.
- La BA 105 voit décoller chaque été un grand nombre d’aéronefs à l’occasion de sa participation au Défilé du 14 juillet dans le ciel parisien.
