Visites des fouilles archéologiques

Fouilles archéologiques

« C’est un chantier de fouilles d’envergure nationale, le plus important jamais confié à la Mission Archéologique de l’Eure (MADE) » s’enthousiasme Pierre Wech, son responsable. Une douzaine d’archéologues - sur une période de 18 mois –fouillent le site de l’ancien hôpital Saint-Louis : « Ce chantier est aussi exceptionnel du fait de son implantation en plein centre urbain et parce qu’il explore 2 000 ans d’histoire. » 

Démarrées en août dernier, les fouilles se révèlent prometteuses  «  comme le laissaient présager les premières fouilles opérées en 2011, explique l’archéologue. Les passants sont nombreux à s’interroger sur ce qui se passe ici ». Aussi, des panneaux d’information vont être installés sur la palissade aménagée rue Lépouzé.

Un site antique

À l’œil se devinent les différentes couches stratigraphiques mises au jour et différents vestiges  apparaissent : «  Cette couche plus sombre correspond à l’occupation du site au Moyen-Age explique l’expert, en dessous, c’est la période antique car ce site était déjà occupé à partir du 1er siècle avant notre ère.  »  Une palestre (un espace destiné dans l’Antiquité à la pratique d’activités sportives) a été découverte : « En toute logique car elle jouxte les thermes gallo-romaines découverts ici avant la construction de la maternité dans les années 90 du siècle dernier ».

Sur place une pelleteuse dégage des parcelles qui feront l’objet de fouilles minutieuses. Mais sur une partie du site seulement : « Nous fouillons uniquement les parcelles qui seront détruites du fait des aménagements futurs ». En lieu et place de l’ancien hôpital en effet, la Shema* porte un projet de réurbanisation de grande ampleur avec l’érection du nouvel Institut de Formation en Soins Infirmiers  (IFSI) et son parking en silo, un groupe scolaire, une résidence senior, des logements mais aussi un parc naturel arboré d’un hectare  !  : «  Des vestiges archéologiques sont donc voués à disparaître mais nous en conserverons la mémoire car ils auront été inventoriés et documentés. C’est le principe des fouilles archéologiques préventives qui sont menées partout en France. Elles n’ont pas pour but de mettre sous cloche un espace mais d’en révéler la richesse pour enrichir nos connaissances historiques ». 

Deux ans d’études

Après 18 mois de fouilles, deux ans seront encore nécessaires pour étudier les vestiges mis au jour. Mais pas sur place car les engins de chantier auront alors fait leur apparition pour donner naissance au nouvel ilot Saint-Louis. 

*SHEMA : société d’économie mixte d’envergure régionale spécialisée dans l’aménagement, la construction et le développement économique.